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CHERS COLLÈGUES,

Imaginez un système de soins de santé qui donne aux médecins le temps de faire tout ce qu’ils veulent faire.

C’est ce à quoi je pensais par un merveilleux jour de printemps, le 26 mai, alors que nous applaudissions le potentiel exceptionnel de la Promotion 2009, les Medicinae Doctor, Chirurgiae Magister, les enseignants de la médecine des générations futures. C’est une pensée attirante, une lueur qui se reflète par les mots contenus dans le serment de la Promotion 2009…d’accueillir chaque patient en tant que notre unique patient…de considérer notre patient à travers les liens qui l’unissent à la société…de ne pas agir seul, mais en équipe afin de perpétuer la noblesse de notre profession.


En quoi consiste ce système de soins de santé? Comment forme-t-on les chefs de file de la santé de demain pour qu’ils surmontent le paradoxe de notre progrès, où des changements sans précédents, des avancées technologiques et des découvertes ahurissantes se mêlent aux défis que représentent les besoins de santé croissants de la société et les confrontent, à chaque moment de la journée? Comment trouve-t-on du temps pour créer un système de santé orienté vers le patient, comme celui qui est décrit dans une récente entrevue du New York Times avec le Dr Donald Berwick, pédiatre de Harvard et président de l’Institut pour l’amélioration des soins de santé de Cambridge, au Massachusetts?

Nous venons de vivre une année spectaculaire à la Faculté de médecine. De multiples avancées en recherche biomédicale ont inspiré la collectivité des sciences de la vie et permettent d’entrevoir une société mondiale en meilleure santé. Parmi ceux et celles dont on a retenu la contribution, il y a Alain Brunet, Mostafa Elhilali, Philippe Gros, Maya Saleh, Brenda Milner, Morag Park, Janusz Rak, Nahum Sonenburg et Heather Munroe-Blum, pour n’en nommer que quelques-uns. Cinq des meilleurs étudiants au doctorat de notre faculté ont reçu des Bourses Vanier, alors que huit membres du corps professoral ont été inscrits au Tableau d’honneur de l’enseignement médical 2009-2010. Je félicite tous mes estimés confrères et consœurs pour leurs remarquables succès.

Dans les coulisses, le personnel administratif de la Faculté fait preuve, encore une fois, d’une force d’engagement exceptionnelle envers sa mission qui est d’aider à former et soutenir les leaders de la santé de demain. Tout récemment, j’ai eu le grand plaisir d’animer la cérémonie des Prix Ovation 2009, lors de laquelle 18 membres du personnel ont été honorés pour leurs admirables qualités et accomplissements. Parmi ceux-ci, trois ont reçu le prix d’excellence du doyen de la Faculté de médecine pour leur dévouement extraordinaire. Il s’agit de Pina Sorrini, Stephen Nuara et Annie Le Bire.

Malgré les présentes difficultés que connaît l’économie, notre Faculté a également réussi à recueillir 106 millions de dollars sur un objectif de 130 millions, la meilleure performance de toutes les facultés universitaires! Et, bien qu’il s’agisse d’un excellent résultat, nous continuerons de hausser notre objectif, parce que nous avons besoin de financement substantiel pour vitaliser cette faculté et demeurer à l’avant-garde de la découverte et de la formation en médecine. Nous avons également lancé récemment une nouvelle initiative internationale, intitulée Medicine Alumni Global, à l’intention des diplômés en médecine pour rejoindre nos diplômés, non seulement au Canada et aux États-Unis, mais partout dans le monde.

Nous avons accompli ces réussites dans un climat de débat sur des problématiques comme le retrait du soutien à la recherche suggéré par les conseils tripartites, les partenariats public-privé, la pénurie de médecins au Québec et le rôle de l’Université McGill comme collaborateur majeur à la santé des Québécois. Comme le disait Fabian dans la pièce La Douzième nuit de Shakespeare, «si ceci se passait sur une scène maintenant, je dirais qu’il s’agit d’une fiction improbable. » Mais il ne s’agit pas de fiction et ces problématiques continueront de raviver le débat qui, j’en suis convaincu, permettra de forger de nouvelles idées. Parce qu’après tout, n’est-ce pas la véritable nature de la science, des découvertes, de l’éducation et des soins ?

C’est avec de grandes attentes que nous avons lancé la troisième phase de notre initiative de planification stratégique intitulée L’année des idées novatrices, qui a également suscité une excellente discussion. Au cours des prochains mois, trois équipes se baseront sur le travail effectué par le Conseil de leadership de la faculté, grâce à la consultation la plus vaste possible auprès de tous ceux qui ont contribué à cette exploration fondamentale de notre avenir. Je saisis cette occasion pour remercier les membres de ces comités, près de 100 personnes qui possèdent une vision de l’intérieur et de l’extérieur de la Faculté et qui recommanderont la meilleure façon d’inventer l’avenir de l’enseignement des sciences de la santé, de la recherche et du cycle de vie du corps professoral.

Nous sommes maintenant rendus à la fin de l’année universitaire… et au dernier numéro du Bulletel avant les vacances. Tel que promis au dernier forum de l’Assemblée générale de la Faculté, nous vous présentons un «blogue» par le biais du Bulletel, soit une plateforme pour les échanges en ligne, ouverte à tous, sur tous les sujets énumérés ci-dessus, particulièrement sur le processus de planification stratégique, ou sur d’autres idées que vous aimeriez partager. Je vous tends la perche : Dans un second article digne de mention – dans le New Yorker, cette fois –, l’auteur Atul Gawande fait une comparaison frappante entre un système de soins de santé orienté vers le patient et un autre, orienté vers le profit, où ce dernier permet de mener à une meilleure qualité à coûts moins élevés. Qu’en pensez-vous?

Je vous souhaite un merveilleux été et d’avoir le temps de faire tout ce que vous voulez faire,

Richard I. Levin, MD

Vice-Principal (santé et affaires médicales)

Doyen, Faculté de médecine